Dossier spécial :
"Les Grands Prix de Formule 1 des années 30" 

Chapitre 1
La miraculeuse multiplication des tanks


En 1918, du côté d’Armentières, un certain caporal Adolf Hitler, estafette de l’armée impériale allemande, fut témoin d’un fait d’armes qui, bien que marginal, compte parmi les plus remarquables de la Première Guerre mondiale.
Le 28 juillet, une unité américaine, forte de treize tanks, attaqua une unité de tanks allemands, au nord du modeste patelin de Le Gheer. L’Histoire ne fit même pas la grâce d’une note de bas de page à cette escarmouche. Les tanks, à l’époque des machines bien capricieuses, échangèrent quelques dizaines de tirs (dont aucun n’atteint sa cible…) et après avoir joué une ou deux heures à chat perché, retournèrent découragés à leur position d’origine.
Le caporal Hitler fut le témoin du retour des Américains. Un témoin ébahi, car il rapporta que les Yankees, qui avaient engagé le combat avec treize tanks, en comptaient dix-sept quand ils rejoignirent leurs lignes.
Il s’avéra que quatre tankistes allemands avaient, bien malgré eux, abandonné leur véhicule : ceux-ci avaient calé.

Quand le barbouilleur Hitler, devenu entre-temps politicien, fut jeté en prison après l’échec du « Putsch de la brasserie » de 1923, il eut tout le temps d’écrire des livres et de concocter des plans.
Ce qui avait pesé dans la balance, dans le « combat de blindés de Le Gheer », c’était, il l’avait bien compris, que les soldats américains étaient familiarisés avec la technique. Les soldats allemands avaient abandonné leurs véhicules défectueux dès que ceux-ci étaient tombés en panne. Les Américains, bien plus familiarisés avec les autos et les tracteurs, s’étaient aussitôt mis à bricoler les machines et avaient réussi à les faire redémarrer.
Dans le genre de guerre dont Adolf rêvait, pareils détails pouvaient s’avérer décisifs.

En 1933, quand Hitler fut nommé chancelier, un habitant des États-Unis sur 6 se servait d’une voiture, contre un habitant sur 211 en Allemagne. Le nouveau leader du peuple allemand savait qu’il se trouvait face à un gros problème.
En fait, des problèmes, il y en avait plusieurs. Ainsi, le Traité de Versailles interdisait à l’Allemagne de développer son industrie aéronautique. Même la recherche théorique sur l’aérodynamique, les moteurs puissants et les nouveaux alliages de métaux, plus légers, était interdite. Toutes choses dont Adolf avait un besoin impératif pour mener la guerre à laquelle il rêvait. Mais il était un expert pour jeter de la poudre aux yeux du monde. Et le monde, complaisant, le laissa faire.

Rien de nouveau sous le soleil.
 

Croquis de Marvano - 6 mars 1933 - Bernd salue...
 
 
 

 Le dessin "clin d'oeil" d'Ever Meulen !

Dossier spécial :
"Les Grands Prix de Formule 1 des années 30"

 

         - Chapitre 1 :
La miraculeuse multiplication des tanks
 

         - Chapitre 2 :
 Le programme automobile du national socialisme

        - Chapitre 3 : 
 L'agenda secret

        - Chapitre 4 : Grand Prix

        - Chapitre 5 :
La Révolte du Long Baiser
 

        - Chapitre 6 :  
Les coureurs

        - Chapitre 7 :
En route pour nulle part

        - Chapitre 8 :  
L'effet Sippenhaft

        - Chapitre 9 :
Le dernier trajet

        - Epilogue
 

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